Depuis le début de l’année, les principaux indices boursiers volent de record en record. C’est le cas pour les Bourses américaines, pour le CAC 40 et même pour le Nikkei qui a enfin dépassé son point haut de… décembre 1989 !
#Etudes économiques
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Pourtant, les investisseurs revoient leurs prévisions (excessives) de baisse de taux directeurs des banques centrales. Ils s’attendent désormais à une première baisse de la Fed et de la BCE au tournant de l’été, pour un repli cumulé d’environ 90 points de base (pb) (contre une anticipation de 150 pb en décembre dernier). Cela a eu pour conséquence une remontée des taux d’intérêt à long terme, sans toutefois que ces derniers aient retrouvé leurs points hauts d’octobre dernier. Ce mouvement aurait dû être défavorable aux Bourses mais celles-ci ont bénéficié des bons résultats des entreprises cotées. Cela a pu être en partie favorisé par l’environnement inflationniste des deux dernières années : si les entreprises réussissent à passer les hausses de coûts dans leurs prix et que leur taux de marge reste constant, leurs résultats en valeur augmentent. Outre-Atlantique, les entreprises technologiques ont eu particulièrement le vent en poupe, avec en tête de liste la société Nvidia très impliquée dans l’intelligence artificielle, dont le cours a été multipliée par 5,5 depuis fin 2022… Certains observateurs sont tentés d’y voir la constitution d’une bulle. L’avenir le dira.
Du côté de la macroéconomie, les indicateurs récents ne montrent pas de changements majeurs. L’économie américaine a encore créé beaucoup d’emplois en janvier. Quelques indicateurs sont un peu en retrait (ventes au détail, production industrielle) mais cela pourrait être dû à des conditions climatiques rigoureuses en début d’année. En zone euro, le climat des affaires s’est un peu redressé dans les services en février mais il reste dégradé dans l’industrie. La conjoncture dans les pays d’Europe du Sud semble un peu mieux orientée qu’en Allemagne qui est confrontée à plusieurs défis (revoir son approvisionnement énergétique pour remplacer les importations de Russie, renforcer sa capacité militaire au moment où ses finances publiques sont moins aisées, retrouver un dynamisme industriel alors que ses points forts traditionnels – chimie, automobile – sont frappés par des mutations structurelles). Deux pays, le Japon et le Royaume-Unis, sont entrés en récession fin 2023. La politique monétaire japonaise est discutée puisque l’inflation reste élevée et pénalise le pouvoir d’achat des ménages. Outre–Manche, la consommation s’est encore un peu repliée et la contribution du commerce extérieur est redevenu très négative.
Du côté de l’inflation, la tendance à la décélération se poursuit. Mais les hausses de salaires sont encore élevées de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui se traduit par une augmentation toujours assez soutenue des prix des services. A l’inverse, les signaux déflationnistes se renforcent en Chine. Cela peut faciliter en retour la désinflation dans les autres économies, par deux voies : une atténuation de la pression de la demande chinoise de matières premières et surtout un allégement des prix des importations en provenance de Chine.