En route vers la baisse des taux directeurs ? Pas tout de suite…

Selon les derniers indicateurs économiques disponibles, l’activité est restée molle en zone euro fin 2023 alors qu’elle demeurait plutôt dynamique aux Etats-Unis.

  • #Etudes économiques
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  • Cela reflète en partie la différence de nature des soutiens publics depuis 2020 : outre-Atlantique, l’amplitude des mesures adoptées a contribué à un excès de demande, en partie à l’origine du retour de l’inflation ; en Europe, les gouvernements ont globalement opté pour des dispositifs visant à préserver l’activité face d’abord à la crise Covid puis face à la crise énergétique du printemps 2022. En Chine, l’activité industrielle a retrouvé sa tendance d’avant la crise Covid. Le point d’achoppement reste toujours l’immobilier mais les autorités ne voient peut-être pas d’un mauvais œil l’assainissement en cours après les excès du passé.
  • Le reflux de l’inflation (mesurée sur un an) qui a été observé courant 2023 a marqué une pause en décembre en zone euro, en raison d’une moindre contribution négative des prix de l’énergie. Globalement l’inflation sous-jacente se situe encore assez nettement au-dessus des cibles des banques centrales (aux Etats-Unis, cela tient en partie à l’inertie des loyers).
  • Les banques centrales pourraient donc se montrer plus prudentes que ce qu’anticipent les investisseurs. Ces derniers attendaient un premier mouvement dès le début du printemps pour une baisse totale de l’ordre de 150 points de base, tant du côté de la FED que de la BCE. Il faut donc s’attendre à court terme à une correction des marchés financiers qui avaient fini l’année 2023 en trombe, la forte baisse des taux longs ayant soutenu les indices boursiers.
  • Les questions restent nombreuses pour l’année 2024 qui commence. Les interrogations portent sur les risques de détérioration du marché du travail et sur la résilience des entreprises qui ont pour l’instant plutôt bien résisté aux chocs ayant affecté leur environnement. A l’inverse, la désinflation devrait favoriser la consommation des ménages qui a été le maillon faible de la croissance européenne en 2023. On peut aussi se demander si le niveau des taux longs, qui pourrait être plus bas que ce qui était attendu il y a quelques mois, sera de nature à limiter l’ajustement des marchés immobiliers. La détente des taux hypothécaires a déjà été spectaculaire aux Etats-Unis fin 2023.
  • Si l’on doit tenter d’anticiper ce qui est prévisible, ces dernières années nous montrent que l’on ne peut totalement ignorer ce qui ne l’est pas... Dans un monde à la géopolitique bouillonnante, les aléas ne manquent pas. Les tensions actuelles en mer rouge et leurs conséquences sur le transport maritime entre l’Asie et l’Europe en sont une bonne illustration.

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