Le reflux de l’inflation encourage les investisseurs à anticiper une baisse rapide des taux directeurs

Les investisseurs ont très nettement revu leurs anticipations de taux directeurs des banques centrales courant novembre : ils s’attendent désormais à une baisse de ces derniers dès le printemps prochain et à un rythme rapide de l’ordre de -100 points de base d’ici fin 2024 sur les deux rives de l’Atlantique. Ce retournement des anticipations des taux directeurs a entrainé une forte baisse des taux d’intérêt à long terme et une nette hausse des Bourses.

  • #Etudes économiques
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  • Bien que les banques centrales se montrent prudentes, les investisseurs sont convaincus que la décélération de l’inflation va les conduire à assouplir assez rapidement leur politique monétaire dans un environnement économique qui serait peu porteur début 2024. L’inflation en zone euro est ainsi revenue à 2,4 % sur un an en novembre, pas très loin de la cible de la BCE (2 %). Cela s’explique notamment par un prix des différentes énergies bien en deçà de ce qui avait été observé en 2022. Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la consommation s’était établie à 3,2 % sur un an en octobre, au même niveau que le mois précédent, avec une hausse encore vive des loyers qui devrait s’estomper. Il faudra néanmoins être attentifs début 2024 à divers effets de base qui ont tiré vers le bas l’inflation ces derniers mois. Aujourd’hui autour de 80 $, l’évolution du prix du pétrole, qui s’est assagi ces dernières semaines malgré le conflit au Proche-Orient, sera importante de ce point de vue. 
  • Aux Etats-Unis, l’activité paraît marquer le pas après la croissance très vive au 3ème trimestre. Mais elle a été affectée en octobre par les grèves dans l’automobile. Le marché du travail montre malgré tout des signes d’affaiblissement. En zone euro, la croissance demeure atone. Les indices de climat des affaires restent dégradés malgré une légère amélioration en novembre. La hausse des salaires était encore forte au 3ème trimestre mais cela tient surtout aux négociations pluriannuelles en Allemagne. D’une manière générale, le marché du travail commence à pâtir de la faiblesse de l’activité, ce qui devrait favoriser une détente des salaires. Leur progression est néanmoins désormais supérieure à l’inflation, ce qui est un facteur de soutien pour la consommation des ménages. En Chine, l‘activité industrielle a retrouvé un certain dynamisme qui pourrait se diffuser à ses partenaires. D’ailleurs, les industriels allemands se montrent un peu plus optimistes sur leurs perspectives à 6 mois.

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