Le ralentissement économique va-t-il mettre fin au resserrement monétaire ?

Les chiffres de croissance pour le 2e trimestre ont finalement plutôt montré une certaine résilience de l’économie mondiale, même si la production industrielle a stagné et le commerce mondial reculé.

  • #Etudes économiques
Lecture 2 min
  • Aux États-Unis, le PIB a progressé de 0,5 % d’un trimestre à l’autre, encore soutenu par la consommation des ménages et l’investissement non résidentiel. En zone euro, la hausse du PIB a été comparable bien que les évolutions par pays aient divergé (avec notamment une stagnation en Allemagne et un repli en Italie après un bon début d’année). La croissance a été encore plus vive au Japon, grâce au soutien des exportations, dans un contexte de faiblesse du yen. En revanche, la Chine a plutôt déçu, n’enregistrant qu’une faible progression du PIB dans un environnement économique toujours marqué par un ajustement à la baisse du marché immobilier.
  • Durant l’été, les indicateurs de climat des affaires se sont néanmoins dégradés en Europe et aux États-Unis, suggérant que les effets retardés du resserrement monétaire intervenu ces derniers mois étaient peut-être en train de se faire sentir. Le marché du travail pourrait notamment perdre de son dynamisme, notamment en Europe, alors qu’il est demeuré très bien orienté jusqu’ici.
  • La question est clef pour les banques centrales. Si des éléments ont favorisé une décélération de l’inflation (reflux des prix de l’énergie depuis leur pic atteint en 2022, moindres tensions sur les cours des autres matières premières, amorce de la décélération de la hausse pour les prix industriels dans un contexte de moindres tensions sur la demande et les chaines d’approvisionnement), la hausse des prix des services reste globalement forte, nourrie par les hausses de salaires. Même si elle a reflué, l’inflation demeure ainsi largement au-dessus des cibles des banques centrales dans la plupart des pays, la Chine étant une exception avec des prix à la consommation qui restent atones.
  • Dès lors, les banques centrales se trouvent dans un moment crucial. Après les hausses de taux directeurs de la Fed et de la BCE intervenues fin juillet, le ton des propos de leurs principaux responsables est resté à la fermeté, d’autant que le prix du pétrole s’est plutôt raffermi ces dernières semaines suite au resserrement de l’offre. Mais le ralentissement économique qui semble se profiler pour la seconde partie de l’année, notamment en Europe, pourrait amener les banques centrales à marquer une pause. Visiblement, le débat reste cependant ouvert au sein des institutions. Il pourrait d’ailleurs progressivement changer de nature et porter sur le délai entre la fin du mouvement de hausse des taux directeurs et le début d’une baisse, qui pourrait être plus long que ce qui était escompté antérieurement.
  • Les taux d’intérêt à long terme se sont d’ailleurs tendus jusqu’à la mi-août, surtout outre-Atlantique, avant de refluer sur les craintes d’un ralentissement économique. La hausse des taux puis les incertitudes sur les perspectives économiques ont pesé sur les Bourses.

Actualités associées