La phase de resserrement monétaire s’achève

La phase de resserrement monétaire s’achève. Cependant, si l’inflation a globalement décéléré, elle reste encore au-dessus des cibles des banques centrales. Il faudra donc attendre quelques mois pour que ne s’amorce une détente des taux, le temps que les signaux de ralentissement de l’activité soient confirmés.

  • #Etudes économiques
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  • La Fed n’a pas relevé son taux directeur lors de la réunion de septembre mais les membres du Conseil monétaire prévoit une nouvelle hausse d’ici la fin de l’année. Même si les investisseurs ne sont pas totalement convaincus qu’il en soit ainsi, cela a eu pour conséquence une nette remontée des taux longs américains. De son côté, déjouant quelque peu les pronostics, la BCE a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base en septembre en donnant l’impression qu’il s’agirait du dernier mouvement de hausse, sauf évolution inattendue des indicateurs économiques. Mais une baisse n’interviendrait pas avant la fin du premier semestre 2024 selon les investisseurs.
  • Une interrogation majeure pour le cycle monétaire porte sur la résilience de l’économie américaine en dépit du resserrement monétaire. Celle-ci tient en partie au soutien budgétaire passé, qui devrait s’estomper. En zone euro, les indicateurs de climat des affaires suggèrent une contraction de l’activité au 3e trimestre, qui pourrait peser sur le marché du travail. Ici aussi, la politique budgétaire n’exercerait plus le soutien qu’elle a eu ces derniers mois. En Chine, l’activité a paru montrer un léger mieux à la fin de l’été mais le marché immobilier inquiète. Les autorités continuent à soutenir leur économie mais sans non plus y mettre une détermination à toute épreuve.
  • La détente de l’inflation se poursuit. Initialement portée par le recul des prix de l’énergie, elle semble désormais concernée un large pan de l’économie. Les hausses de salaires sont encore marquées mais elles semblent un peu se tempérer aux États-Unis. En zone euro, le pic est sans doute proche, voire a été dépassé. Cependant la hausse du prix du pétrole observée ces deux derniers mois est un facteur d’incertitude. Elle s’explique largement par une réduction de l’offre des pays producteurs, notamment de l’Arabie Saoudite et la Russie. On peut y voir facilement une dimension géopolitique, avec une Arabie Saoudite qui s’éloigne de l’Occident et une Russie en plein conflit militaire.
  • Dans ce contexte, les dernières semaines ont été marquées par une nette remontée des taux longs. Celle-ci traduit le fait que les investisseurs n’attendent plus de baisse des taux directeurs ni de la Fed ni de la BCE avant la mi-2024. Ce mouvement haussier des taux longs a été très préjudiciable pour les Bourses qui se sont ajustées à la baisse, des taux d’intérêt durablement élevés étant considérés comme un facteur de freinage de l’activité économique.

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