Croissance : l’exubérance américaine contraste avec la pâleur européenne

Les chiffres de croissance pour le 3e trimestre qui viennent d’être publiés par les offices statistiques sont très contrastés. D’un côté, l’économie américaine affiche une croissance très forte (proche de 5 % en rythme annualisé), qui semble défier le resserrement monétaire, alors que le PIB s’est légèrement contracté en zone euro. Dans le même temps, la Chine renoue avec une progression du PIB plus honorable qu’au printemps, de sorte que le gouvernement devrait pouvoir facilement atteindre son objectif annuel (qui est une progression du PIB de 5 %).

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  • Les divergences entre les deux rives de l’Atlantique devraient cependant s’atténuer. Pour continuer à consommer, les Américains ont encore puisé dans leur épargne cet été. Certes, la « surépargne » dégagée lors de la crise sanitaire n’a pas encore été totalement consommée mais elle est sans doute très concentrée désormais aux mains des ménages les plus aisés. Par ailleurs, une partie de la résilience de l’économie américaine tient à un soutien public encore fort. Compte tenu des niveaux du déficit et de la dette, ce soutien devrait s’estomper. En zone euro, il n’est pas attendu à court terme un net rebond de la croissance. Mais l’Allemagne devrait moins souffrir de la faiblesse du cycle industriel mondial. Par ailleurs, l’inflation ralentit nettement ce qui, compte tenu du décalage dans l’ajustement des salaires, devrait redonner un peu de pouvoir d’achat aux ménages.
  • La poursuite de la détente de l’inflation a conduit la Fed et la BCE à laisser inchangés leurs taux directeurs fin octobre. Sauf accident, le resserrement monétaire est très probablement achevé. Cependant, une première baisse ne doit pas être attendue avant la fin du premier semestre 2024, à moins d’une nette dégradation de la situation économique aux Etats-Unis et en Europe.
  • Les taux longs, qui ont connu encore une forte hausse en octobre, devraient dès lors plafonner, avant sans doute d’amorcer un reflux lorsqu’une baisse des taux directeurs s’annoncera. La remontée des taux a été très défavorable aux Bourses le mois dernier.
  • Elles ont aussi été affectées par un contexte géopolitique encore plus troublé depuis début octobre. Les yeux se tournent naturellement vers le prix du pétrole. S’il reste ferme, il n’a pas connu d’envolée depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas. Tant que les principaux pays producteurs ne sont pas directement impliqués il devrait en rester ainsi.

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