Forces et contre-forces - L'ActuEco de juin

Les derniers indicateurs semblent confirmer qu’un ralentissement économique se dessine pour les mois à venir en Europe. Le mouvement est toutefois hétérogène, concernant davantage l’activité industrielle que les services qui résistent beaucoup mieux. On peut y voir les effets du resserrement monétaire qui commencent à se faire sentir notamment dans le bâtiment.

  • #Etudes économiques
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  • En France, les prix des logements anciens ont ainsi affiché une première baisse en début d’année. Les conséquences de la crise énergétique ne sont aussi sans doute pas totalement dissipées, avec des effets de second tour qui pourraient toucher l’investissement et l’emploi, même si le marché du travail est resté dynamique début 2023. Aux Etats-Unis, la consommation résiste bien dans un contexte de marché du travail toujours dynamique. En Chine, le rebond paraît poussif si l’on en croit les indicateurs de climat des affaires, et toujours très dépendant de la sphère publique.
  • Un élément positif se confirme au fil des mois néanmoins. La détente des prix de l’énergie constitue en quelque sorte un contrechoc presque symétrique à ce que l’on a observé en 2022. Le prix du gaz sur le marché de gros européen est même repassé sous les 30 €/ mégawattheure, soit son niveau d’avant la crise sanitaire. Cette contre-force pourrait être un puissant stimulant dans les mois à venir. L’inflation poursuit ainsi sa décélération. Les indices en aval commencent à répercuter le reflux du coût des intrants, dans l’industrie ou l’agroalimentaire. Il faudra attendre que les augmentations de salaires se tempèrent néanmoins pour observer un retour de l’inflation vers des niveaux plus compatibles avec les cibles des banques centrales, ce qui peut prendre quelques mois encore.
  • Dans ce contexte toujours empreint d’incertitudes, les banques centrales conservent un discours de fermeté même si le pic du resserrement monétaire est proche. La Banque du Japon au contraire risque de se retrouver sous pression compte tenu de sa politique monétaire très accommodante alors que l’inflation reste élevée.
  • Tout au long du mois de mai, les marchés financiers ont été sous l’influence du « feuilleton » du relèvement de la dette américaine. L’accord trouvé entre le négociateur républicain et Joe Biden a été source de soulagement. Du côté des taux longs, l’évolution de l’inflation et les anticipations de taux directeurs auront un rôle clef.

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