Les banques centrales changent de cap - L'ActuEco de février 2022

Face à une inflation qui reste élevée, les grandes banques centrales amorcent un changement de cap après quasiment deux ans de soutien monétaire ininterrompu. Après avoir commencé à réduire ses achats d’actifs, la Reserve fédérale devrait procéder à une première remontée de son taux directeur dès le prochain Comité de politique monétaire.

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  • D’autres hausses suivront dans le courant de l’année. Ces perspectives ont conduit à une remontée des taux longs qui étaient demeurés très bas jusqu’à fin 2021, ce qui a secoué les marchés boursiers dans un environnement compliqué sur fond de dégradation de la situation sanitaire et d’incertitudes géopolitiques (notamment de vives tensions entre la Russie et l’Ukraine). En décembre, la Banque d’Angleterre avait déjà sauté le pas en procédant à une première hausse de son taux directeur. Elle a renouvelé l’opération début février. Elle ne devrait pas s’arrêter là. La BCE s’est engagée aussi sur la voie de la normalisation de la politique monétaire mais elle paraissait vouloir prendre son temps avant d’augmenter ses taux directeurs. Elle tablait en décembre sur le retour de l’inflation sous les 2 % fin 2022. Il paraît désormais probable qu’elle avance son calendrier de normalisation monétaire.
  • Les banques centrales attendent de ce resserrement monétaire une modération de l’inflation, qu’elles veulent voir revenir vers leur cible de moyen terme (2 % pour la Fed ou la BCE). Dans les mois qui viennent la remontée des taux d’intérêt devrait contribuer à freiner la demande, et donc la croissance. Certains segments de l’économie, comme l’immobilier résidentiel, dont les prix ont beaucoup monté, vont probablement ressentir assez rapidement les effets de ce changement de tonalité des politiques monétaires. Il faut malgré tout garder en mémoire que la poussée inflationniste des derniers mois tient aussi à une crise énergétique très singulière, puisqu’elle pousse très fortement à la hausse les prix de plusieurs énergies et pas seulement le prix du pétrole. Les effets d’un resserrement monétaire sur cette dynamique seront peut-être plus longs à se manifester.

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