L’analyse des données agrégées de flux d’épargne des ménages est en effet principalement exposée aux comportements des ménages aisés (ici les 10 % le plus dotés), qui ont ainsi capté 66 % des flux de patrimoine financier depuis 2009, soit 1 713 Md€. A l’inverse, le patrimoine des ménages modestes a progressé de seulement 160 Md€ dans le même temps, soit 6 % de la hausse totale du patrimoine des ménages.
- Les inégalités de progression d’encours de patrimoine financier entre les plus aisés et les plus modestes traduisent d’une part un effet boule de neige – les ménages aisés profitant des revenus de leur stock important (et plus diversifié) de patrimoine. D’autre part, l’importance des flux de collecte nouvelle : les ménages modestes ne parviennent à conserver qu’une part très faible de leur revenu pour leurs placements financiers.
- Les ménages les plus modestes ont connu une phase de collecte sur leurs placements financiers entre 2018 et 2022, permise par l’amélioration de l’environnement macroéconomique, des allégements d’impôts (cotisations chômage, taxe d’habitation) et la période Covid propice à la hausse du taux d’épargne. A l’inverse, leurs placements décollectent depuis 2023 : en moyenne les ménages modestes ont ainsi décollecté 907 € sur leurs produits d’épargne depuis la fin 2022.
- Les comportement d’arbitrage des encours de placements observés à l’échelle du marché concernent majoritairement les ménages aisés. Les ménages les plus modestes collectent quasi-exclusivement sur les dépôts (dépôts à vue, livrets notamment) peu importe l’évolution de l’univers de rendements.
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Etudes économiques
Production de crédit à l’habitat : les ménages les moins dotés en patrimoine ont été plus résilients sur les deux dernières années
