- Le sentiment d’un malaise social semble s’installer dans nos sociétés riches. La question de la légitimité de la mesure emblématique du bien-être, le produit intérieur brut s’impose dorénavant dans le débat public. Cette note propose un état de l’art sur les limites évidentes du PIB à faire cet office dès lors qu’un certain niveau de richesse est atteint. Elle met en avant les récents développements d’indicateurs et travaux de recherches qui permettraient de fournir un tableau plus représentatif de la situation actuelle.
- L’hybris du revenu tend à rendre myope l’action publique. L’appréciation du bien-être sociétal doit aller bien au-delà des critères de performance économique traditionnels. La qualité de vie sociale (chômage, temps de loisir, liens sociaux, inclusivité…), environnementale et la soutenabilité des effets de nos décisions doivent être tout autant appréciés lors de l’orientation des politiques publiques. Ces enjeux sont d’autant plus importants que les perspectives de croissance sont très incertaines. En outre, la transition impliquera nécessairement de délaisser certains bien de consommation, affectant ainsi le bien-être des individus.
- La France se caractérise par une qualité de l’environnement naturel, du marché du travail et d’un niveau de satisfaction plus faibles que la moyenne de l’OCDE. En revanche, le lien social et l’équilibre vie privée/vie professionnelle sont élevés. Les inégalités de revenus après redistribution et le niveau de pauvreté y sont faibles. En revanche, la mobilité sociale demeure encore être une faiblesse du modèle sociale français.
- Depuis 2005 de grandes améliorations s’observent en France sur le marché du travail, de l’éducation et de la qualité de l’environnement. En revanche, la soutenabilité des finances publiques est toujours plus précaire, les inégalités se sont renforcées.
- L’action publique en France est actuellement encore trop bornée aux indicateurs de performances économiques traditionnels. D’autres pays, comme en premier lieu la Nouvelle-Zélande, le Pays de Galles, l’Écosse et l’Islande ont fait évoluer leurs pratiques en considérant maintenant la mesure du bien-être comme pierre angulaire de l’action publique.