Comment se sont réparties les pertes face au choc inflationniste en 2022 ?

L’envolée des prix des énergies et des matières premières à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine a généré une importante perte de revenu de la nation, qui doit en partie les importer. Cette perte est estimée à 75 Md d’euros sur 2022, soit 2,8 pts de PIB.

  • #Etudes économiques
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  • Le choc de prix sur les intrants a été transmis par les entreprises dans les prix de vente. Cependant, cette hausse ne fut pas suffisante pour couvrir l’impact de ce choc sur les excédents bruts d’exploitation des entreprises exprimées en termes réels, qui évoluent 2,9 pts en 2022 en dessous des attentes d’avant crise.
  • Malgré une forte hausse des prix à la consommation, le revenu réel des ménages a pu être préservé. L’intervention de l’état via le bouclier ainsi que le dynamisme des salaires et de l’emploi ont joué un rôle crucial dans la préservation du revenu réel des ménages. En revanche, les mesures directes de soutien au pouvoir d’achat ont été compensées par l’élargissement des assiettes fiscales.
  • L’évolution des revenus réels cache en réalité de grandes disparités pour les entreprises selon les secteurs et, dans une moindre mesure, entre les ménages. Ainsi, suivant les secteurs, les entreprises ont réduit leur marge ou au contraire ont largement répercuté la hausse des coûts dans leurs prix de vente, dégageant ainsi un important excédent. L’évolution du salaire réel a été aussi hétérogène selon les ménages.
  • La répartition de cette perte – calculée par rapport à un scénario contrefactuel de référence – est au total très inégale. Le revenu réel de l’ensemble des ménages (qui reflète tout de même des situations différentes entre eux) est préservé, soutenu par les mesures de soutien et bénéficiant d’un emploi et de salaire dynamiques. Les entreprises, en dépit du passage des coûts dans les prix, voient leurs revenus en termes réels reculer et portent ainsi une grande partie de la perte totale (76 %). Enfin, les finances publiques ont absorbé une partie du choc, à hauteur de 23 %.
Répartition du choc inflationniste en 2022 sur le revenu réel des agents

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