La fin d’année devrait être marquée par une détente des politiques monétaires de la Fed et de la BCE

Les derniers indicateurs économiques et les indications plus qualitatives en provenance des banques centrales suggèrent que la Fed et la BCE devraient assouplir leur politique monétaire dans les mois à venir.

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  • J. Powell, le président de la Fed, l’a clairement suggéré lors du symposium de Jackson Hole fin août. Dans les minutes du Comité de politique monétaire de juillet on pouvait noter que les participants estimaient « que le risque de faiblesse de l'emploi était désormais comparable au risque d'inflation élevée ». La Fed devrait donc procéder à une première baisse de son taux directeur en septembre. Les investisseurs, craignant un net ralentissement de l’économie américaine, voire une récession, en attendent quatre au total d’ici fin 2024, ce qui paraît beaucoup. La Fed semble plutôt considérer qu’elle doit atténuer le caractère restrictif de sa politique monétaire dans les mois à venir. Du côté de la BCE, le pas avait été franchi en juin. Même si la hausse des prix des services est toujours élevée, la BCE devrait encore réduire ses taux directeurs en septembre. La modération des salaires observée au printemps va dans le bon sens. Au total, elle pourrait abaisser à deux reprises ses taux d’ici la fin de l’année. Elle resterait donc prudente. Le retour de la croissance en zone euro et la faiblesse du taux de chômage ne plaident pas pour un assouplissement très rapide.
  • La zone euro se caractérise toutefois par une hétérogénéité des trajectoires économiques. L’Allemagne est à l’arrêt, mise à l’épreuve par les transformations nécessaires de son industrie. A l’inverse, l’Espagne a enregistré une croissance forte ces derniers mois, tirée par les services. Par ailleurs, la situation politique dans plusieurs pays de la zone euro demeure empreinte de fragilité. En Allemagne, la victoire de l’Afd lors des élections régionales en Thuringe fragilise la coalition actuellement au pouvoir. En France, M. Barnier a finalement été nommé Premier ministre mais aucune majorité claire ne se dégage à l’Assemblée nationale. Dans une position d’attente des investisseurs, l’écart de rendement entre l’OAT 10 ans et le Bund s’est stabilisé légèrement au-dessus de 70 points de base durant l’été (50 avant la dissolution). Mais la France va se trouver face à une contrainte budgétaire forte dans les mois et les années à venir.  Les ajustements nécessaires pourraient peser sur la croissance. 
  • Au Royaume-Uni, la croissance est de retour et l’inflation s’est nettement tempérée. Mais le nouveau Premier ministre travailliste se trouve aussi confronté à des comptes publics dégradés. La Banque d’Angleterre a procédé à une première baisse de son taux directeur en juillet.
  • Dans un monde qui s’engage dans un cycle d’assouplissement monétaire, la Banque du Japon va à contrecourant en amorçant au contraire une hausse de son taux directeur, en vue notamment de corriger la spectaculaire dépréciation du yen depuis début 2021. L’inflation demeure élevée et surtout les hausses de salaires sont assez fortes.
  • Les anticipations de baisse de taux directeurs se sont traduites par un repli des taux d’intérêt américains et, dans une moindre mesure, européens. Cela a soutenu les Bourses après la forte correction observée début août, même si les investisseurs semblent moins séduits qu’en début d’année par les valeurs technologiques.

 

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