Par ailleurs, dans un monde en transition environnementale, la dynamique conjoncturelle est aussi influencée par des ruptures structurelles. L’exemple de l’industrie allemande est de ce point de vue très éclairant. Sur le plan hexagonal, les discussions budgétaires sont un facteur d’incertitude qui affecte la confiance des agents économiques, ce qui peut conduire à de l’attentisme.
- Face à ces forces négatives, deux éléments positifs se dégagent dans le paysage économique des derniers mois. Tout d’abord, l’assouplissement monétaire s’est poursuivi et va continuer. Le rythme est discuté mais la tendance est claire, contrastant avec le resserrement à l’œuvre en 2022 et début 2023. Cela a commencé à redynamiser (un peu) le marché du crédit. C’est un soutien pour le marché de l’immobilier qui a particulièrement souffert de la hausse brutale des taux d’intérêt. Les coûts de financement des entreprises s’en trouveront allégés aussi. Par ailleurs, la modération de l’inflation se confirme. Elle a été plus nette en zone euro qu’aux Etats-Unis qui jusqu’à présent ont toujours un « output gap » positif (le niveau du PIB observé est supérieur à son niveau potentiel). Au cours des dernières semaines, le recul des prix de l’énergie a été un puissant facteur de baisse de l’inflation, ce qui contraste avec la flambée observée début 2022. Le prix du pétrole est d’ailleurs particulièrement bas au regard des deux dernières décennies (encore plus en termes réels).
- La croissance américaine reste soutenue (proche de 3 % l’an). Les mesures envisagées par D. Trump (hausse des droits de douane, baisses d’impôts), qui vient d’être élu président des Etats-Unis, sont plutôt de nature inflationniste, ce qui pourrait compliquer la tâche de la Fed. La zone euro est restée en croissance au 3ème trimestre même si les enquêtes de conjoncture ne font pas preuve d’un grand optimisme. En Chine, l’activité industrielle et la consommation ont donné quelques signes d’amélioration en septembre. La croissance a toutefois été poussive au 3ème trimestre. Reste à voir si les mesures annoncées le mois dernier vont permettre de soutenir l’économie, en particulier le secteur immobilier qui est toujours en crise.
- Du côté des marchés financiers, les anticipations (excessives) de baisse de taux directeur outre-Atlantique ont été un peu corrigées ces dernières semaines. Cela a eu pour conséquence une remontée des taux longs américains. Les taux longs européens ont suivi ce mouvement mais de manière amortie. Le taux français ne s’est pas écarté davantage du taux allemand en attendant d’y voir plus clair sur les perspectives budgétaires. Les agences de notation Fitch et Moody’s n’ont pas dégradé la France mais ont assorti sa note d’une perspective négative. Les différences d’appréciation de la situation économique pèsent sur les bourses européennes vis-à-vis des indices américains.