L’inflation fait de la résistance

Le diagnostic économique est peu modifié par rapport au début du printemps. La croissance en zone euro donne des signes de raffermissement quoiqu’encore ténus. L’économie américaine reste robuste même si des signes de ralentissement sont perceptibles.

  • #Etudes économiques
Lecture 3 min

  • Du côté de la Chine, la dichotomie entre la sphère industrielle, pour laquelle l’activité est très dynamique, et les autres secteurs de l’économie reste marquée.
  • La principale interrogation porte sur l’inflation. En zone euro, la décélération a été très nette jusqu’ici et l’inflation s’est rapprochée de la cible de la BCE. Les chiffres de progression des salaires au 1er trimestre ont un peu semé le doute. Leur hausse s’explique toutefois en partie par des éléments temporaires. Au mois de mai, l’inflation dans les services a toutefois rebondi. Cela peut tenir à des facteurs techniques (prix des voyages organisés en Allemagne). Il reste que l’inflation reste forte dans certains pays européens, par exemple la Belgique ou l’Espagne. Outre-Atlantique, l’inflation reste stabilisée depuis plusieurs mois autour de 3,5 % sur un an. Concernant les évolutions en amont, l’effritement récent du prix du pétrole joue favorablement sur les pressions inflationnistes. Mais la poussée des prix des métaux doit être surveillée. De même, le relèvement du taux du fret pour certaines routes (essentiellement entre la Chine et l’Europe) en raison des attaques en mer rouge pourrait accroître les prix des importations.
  • Les investisseurs se montrent dès lors prudents sur la trajectoire des politiques monétaires. Après une première baisse en juin, la BCE pourrait poursuivre le mouvement au second semestre mais le nombre de baisses reste conditionnée à une inflation sous contrôle. Du côté de la Fed, l’incertitude est plus grande. Il faudra que l’inflation se rapproche de la cible de la banque centrale et que l’économie américaine retrouve un sentier de croissance plus apaisé, notamment du côté du marché du travail. Toutefois, la Fed pourrait procéder à une ou deux baisses de taux d’ici la fin de l’année, non pas pour mener une politique monétaire expansionniste mais pour atténuer un peu son caractère restrictif, puisque l’inflation est aujourd’hui bien plus faible qu’à son pic de l’automne 2022.
  • Dans ce contexte, les Bourses ont connu une correction récemment. Le niveau des indices demeure cependant bien plus élevé qu’en début d’année, soutenus notamment aux Etats-Unis par les performances de certaines entreprises en particulier dans le secteur technologique.

À lire également