La croissance ploie mais ne rompt pas

Fin 2022, à l’exception notable des Etats-Unis où la croissance est demeurée soutenue, les chiffres du PIB ont montré un net ralentissement de l’économie mondiale. En zone euro, l’entrée en récession a été évitée malgré une petite contraction de l’activité en Allemagne, mais le PIB a à peine progressé. Chose rare, la Chine a connu une stagnation du PIB au 4ème trimestre, concluant une année très décevante, ponctuée par les allers-retours de la politique sanitaire. Les relations commerciales avec ses voisins asiatiques en ont d’ailleurs été perturbées, ce qui a pesé sur le commerce mondial à la fin de l’an dernier.

  • #Etudes économiques
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  • Outre-Atlantique, la consommation des ménages semble marquée le pas alors que les ménages ont commencé à remonter leur taux d’épargne, tandis que le marché immobilier continue à de dégrader. Mais en zone euro, les enquêtes de conjoncture ont confirmé en janvier une certaine éclaircie qui laisserait entrevoir la possibilité d’éviter une entrée en récession. Le soutien budgétaire mis en place par les gouvernements pour faire face à la crise énergétique produit sans doute encore ses effets. Surtout, le prix du gaz, et dans son sillage celui de l’électricité, a beaucoup baissé depuis son pic de l’été dernier. Les chefs d’entreprise sont donc peut-être un peu moins inquiets sur le coût futur de leurs approvisionnements mais aussi sur la disponibilité d’énergie pour les mois à venir. Enfin, la réouverture de l’économie chinoise, même si elle a été à l’origine d’une flambée épidémique à court terme, est annonciatrice de normalisation des chaînes d’approvisionnement et d’une croissance de la demande chinoise plus soutenue. Le revers de la médaille est une reprise des cours des matières premières industrielles (dont la Chine est grosse consommatrice) et peut-être aussi une demande plus soutenue de pétrole (c’est ce que prévoit l’Agence internationale de l’énergie).
  • Cela ne devrait sans doute pas empêcher une poursuite du reflux de l’inflation qui s’est engagé sur la fin de l’année 2022, essentiellement sous l’effet du tassement des prix de l’énergie. Certes, le niveau de l’inflation mesurée sur un an est encore très élevé et dans certains secteurs les effets du ressaut des salaires et les legs de la crise énergétique se traduisent par des hausses de prix soutenues. C’est pourquoi les grandes banques centrales ont de nouveau augmenté leurs taux directeurs en février, tout en annonçant d’autres hausses à venir.
  • Les investisseurs se montrent néanmoins résolument optimistes depuis le début de l’année, comme le suggère la dynamique haussière des Bourses. Ce rebond est sans doute d’une nature différente de celui qui avait été observé à deux reprises courant 2022, au printemps et à l’automne. A l’époque, la dégradation des perspectives économiques laissait attendre pour les investisseurs une pause dans le resserrement monétaire. Les banques centrales leur ont donné tort. En début d’année les marchés financiers ont joué plutôt un « scénario rose » dans lequel les facteurs haussiers mentionnés ci-dessus permettraient à l’activité économique de se stabiliser tout en observant une atténuation des pressions inflationnistes, ce qui permettrait aux banques centrales de se montrer moins fermes dans les mois à venir. Finiront-ils par avoir raison ?

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