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La phase d’accélération de l’activité semble derrière nous... - L'ActuEco de Septembre 2021

La vive phase de rebond qu’a connue l’économie mondiale à partir de la mi-2020 paraît avoir culminé au début de l’été (essoufflement du rattrapage dans les pays les plus avancés, contraintes d’approvisionnement perturbant les chaînes de production, effets de la 4ème vague épidémique).

  • #Etudes économiques
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Indice de climat des affaires PMI composite entre 2018 et 2021

Les chiffres élevés d’inflation aux Etats-Unis sont le fruit d’importants effets de base (énergie). Ils reflètent aussi les conséquences directes et indirectes (marché automobile) des pénuries évoquées plus haut. En zone euro, la hausse des prix est moins prononcée mais la normalisation du taux de TVA outre-Rhin qui avait été abaissé temporairement sur les derniers mois de 2020 se traduit par une inflation facialement élevée. Dans certains pays émergents, l’inflation reste soutenue, du fait notamment de la hausse des prix alimentaires. C’est surtout la transmission des coûts additionnels liés aux pénuries de composants et au renchérissement des matières premières qui pose question. Un effet sur les secteurs en aval commence à se faire sentir. D’autres facteurs structurels pourraient moins jouer en faveur de la désinflation (possible plancher atteint par les prix des semi-conducteurs, moindre effet de l’approvisionnement dans les pays à bas coûts, etc.). Mais in fine ce sera l’évolution des salaires qui sera le juge de paix. 

De ce point de vue la sortie de crise paraît aujourd’hui moins pénalisante pour l’emploi et le chômage qu’on ne le redoutait au printemps 2020. Cela pourrait favoriser une accélération des salaires. Des éléments structurels (intensité de la concurrence sur le marché des biens et du travail) pourraient limiter l’ampleur de ce mouvement comme cela avait été le cas avant la crise. Reste à savoir avec quelle intensité.

Les banques centrales vont dans ce contexte devoir agir avec doigté. La décélération de la croissance à partir d’un niveau très élevé ne peut être un obstacle à esquisser un début de normalisation monétaire. La dynamique d’inflation ne doit pas non plus conduire à surréagir. La Fed pourrait prochainement clarifier son calendrier pour réduire ses achats d’actifs. La BCE devrait faire preuve de prudence avec sa nouvelle cible d’inflation (2 % à moyen terme) mais certains membres plaident pour qu’une réduction des achats d’actifs s’amorce. Plusieurs banques centrales de pays émergents ont du reste relevé leur taux directeur.

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