Sur le plan sanitaire, les rythmes des campagnes de vaccination diffèrent selon les pays mais la possibilité d’une certaine normalisation de la vie sociale et économique paraît une hypothèse raisonnable à l’horizon de six mois. Comme les effets des politiques économiques de soutien continueront à se faire sentir dans les mois qui viennent, les investisseurs redoutent une période de « surchauffe », qui pourrait se traduire par un sursaut de l’inflation. En conséquence, les taux d’intérêt se sont tendus ces dernières semaines.
- C’est surtout le cas aux Etats-Unis, où le nouveau plan de soutien qui devrait être adopté interviendrait alors que l’économie américaine est déjà en train de se redresser. Reste que près de 10 millions d’emplois manquent encore aujourd’hui à l’appel. L’évolution de la situation du marché du travail sera donc déterminante dans les mois à venir.
- En zone euro, la discordance entre l’industrie (tirée par la reprise mondiale) et les services (en partie pénalisés par les contraintes sanitaires) persiste. La consommation a ainsi beaucoup souffert outre-Rhin. L’inflation reste faible, bien en deçà de la cible de la BCE. Elle va mécaniquement se redresser en mars et surtout en avril suite à un effet de base sur le prix du pétrole (comparaison sur un an).
- Au total, les indicateurs de production et d’échanges internationaux donnent l’image d’une économie mondiale qui poursuit son redressement. Conséquence, les prix des matières premières, notamment du pétrole, se tendent. Le prix du brut a retrouvé son niveau d’avant crise.
- Les banques centrales semblent pour l’instant vouloir faire preuve de sang-froid. Une certaine normalisation des niveaux de taux d’intérêt n’est pas forcément pour leur déplaire. C’est même leur objectif à terme. Tout est fonction de la vitesse de l’ajustement. Si elles jugeaient que le durcissement des conditions financières mettait en péril la reprise économique, elles pourraient tenter de freiner la remontée des taux d’intérêt en achetant davantage d’actifs.