3e édition de l’étude de la double pénalité de pauvreté en France 2023

70 ans après l’appel de l’abbé Pierre à la solidarité, l’Action Tank Entreprise & Pauvreté et La Banque Postale publient, conjointement, avec le soutien du Boston Consulting Group (BCG) une étude démontrant que les Français les plus modestes paient plus cher les mêmes biens et services que le reste de la population.

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Pourquoi ? Parce que leurs logements sont souvent mal isolés, qu’ils sont contraints de s’approvisionner à proximité de chez eux dans des magasins plus onéreux ou doivent recourir au crédit pour accéder à certains biens d’équipement. C’est l’effet du phénomène nommé « double pénalité de pauvreté » en France.

En 2023, les ménages français les plus pauvres paient en moyenne 700 € plus cher par an l’accès aux mêmes biens et services que les consommateurs médians. Cette double peine accentue la précarité de ces ménages modestes, dont les dépenses sont déjà contraintes par le contexte inflationniste. Pour aider à trouver des solutions concrètes, l’Action Tank Entreprise & Pauvreté et La Banque Postale ont décidé d’analyser en profondeur ce phénomène.

Cette étude comprend deux volets

  • Une partie quantitative réalisée en partenariat avec Boston Consulting Group (BCG) qui se concentre sur la comparaison entre ménages pauvres et ménages médians sur un périmètre de dix postes de dépense, couvrant 70 % du budget d’une famille représentative. Ce volet s’inscrit dans le prolongement des deux études réalisées en 2011 et 2022 et approfondit la méthodologie de calcul existante ;
  • Une enquête qualitative menée par Opinion Way et Action Tank auprès de 1 000 ménages des deux premiers déciles de niveaux de vie en France, qui éclaire la distribution de cette double peine en fonction des profils de ménages. Ce second volet a été réalisée à la demande et avec le soutien de la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté.

Principaux enseignements de l’étude

  • La double peine moyenne est estimée à 700 € par an pour les ménages des 2 premiers déciles de niveau de vie, soit 10 semaines d’approvisionnement alimentaire. 90 % de ce montant est concentré sur cinq postes de dépense : le loyer, les charges et l’énergie, la mobilité, les assurances et les emprunts.
  • Ce chiffre masque cependant de fortes disparités de profils et de situations : pour 1 million de Français (soit 8% des ménages des 2 premiers déciles de niveau de vie), la double pénalité représente plus de 1 500€ par an, soit un montant deux fois plus élevé que la moyenne.
  • Pour certains postes de dépenses, des mécanismes de soutien existent afin de réduire les dépenses des ménages les plus modestes. Cependant, il existe d’autres leviers qui pourraient être activés par les secteurs public et privé pour minimiser la double peine.

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