La situation sanitaire met en risque le rebond - L'Eco360 d'octobre 2020

Votre synthèse mensuelle de l'actualité économique et financière internationale et française proposée par le service études économiques de La Banque Postale.

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Durant l’été, le rebond qui avait suivi le déconfinement progressif mis en œuvre dans de nombreux pays s’est poursuivi. Certains signaux (par exemple l’effritement du climat des affaires dans les services) suggèrent cependant que nous entrons dans une période de plus grande fragilité et d’incertitude. De ce point de vue, l’évolution de la situation sanitaire dans les mois à venir sera clef. Illustration de cet environnement incertain, la faiblesse des anticipations de demande pèse sur le prix du pétrole.

Outre-Atlantique, le rebond de la demande des ménages reste moins vif qu’en Europe. 

En Europe, le rebond de l’activité a surtout été tiré par la consommation, plus particulièrement en France. Cependant, les indicateurs de confiance des ménages suggèrent que ces derniers se montrent prudents. Outre-Atlantique, le rebond de la demande des ménages reste moins vif qu’en Europe. Le niveau de l’activité dans l’industrie demeure encore nettement en retrait par rapport à son niveau d’avant crise. En Chine, la croissance de la production industrielle, soutenue par les exportations, tend vers son rythme observé en 2019. Un temps en retrait, les ventes au détail retrouvent une évolution positive sur un an. Au Japon, l’activité peine à se reprendre. Seule note un peu plus positive, les ventes au détail ont retrouvé leur niveau de janvier. Mais celui-ci était faible puisqu’il faisait suite à une hausse de la TVA. La situation économique demeure contrastée dans les pays émergents. Le contrecoup de la crise sera dans certains cas long à digérer, comme le suggère la hausse du déficit public au Brésil. 

Dans ce contexte, les banques centrales vont rester à la manœuvre. A l’image de ce qu’avait annoncé la Fed fin août, la BCE va probablement assouplir son objectif d’inflation, ne s’interdisant plus que la hausse des prix à la consommation dépasse 2 % sur un an. L’idée est de rendre le risque pour la politique monétaire asymétrique : il serait plus dommageable de ne pas en faire assez que d’en faire trop. De son côté, la Banque d’Angleterre semble prête à placer prochainement son taux directeur en territoire négatif.

On peut relier le point précédent à l’évolution des finances publiques. Avec la crise sanitaire, l’impact d’un niveau d’activité plus faible qu’avant crise sur les finances publiques et les programmes de relance mis en œuvre ont creusé les déficits et augmenté les dettes publiques. Les banques centrales sont donc quelque part condamnées à acheter de la dette publique pour éviter une remontée des taux d’intérêt.

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