La Banque Postale et l’Action Tank Entreprise et Pauvreté dévoilent une étude sur la double peine de la pauvreté

A l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la pauvreté, l’Action Tank Entreprise et Pauvreté et La Banque Postale publient, conjointement, avec le soutien du Boston Consulting Group, une étude démontrant que la double peine de pauvreté, phénomène économique entrainant un surplus de dépenses affectant les ménages pauvres*, continue de toucher de nombreux foyers en France malgré l’effet de compensation des aides sociales. Un constat accentué par le contexte inflationniste actuel.

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Qu’est-ce que la double peine de pauvreté ?

La double peine de pauvreté désigne l’ensemble des mécanismes qui conduisent un ménage dont les revenus sont déjà restreints, à devoir payer en plus un prix plus élevé, par unité de consommation, que la moyenne des ménages. Phénomène complexe encore largement méconnu en France, il affecte cependant des millions de ménages en France. Pour aider à trouver des solutions concrètes, l’Action Tank Entreprise et Pauvreté et La Banque Postale ont décidé d’analyser en profondeur ce phénomène.

Parmi les principaux enseignements tirés de l’étude :

  • La réalité toujours prégnante du phénomène de double pénalité de la pauvreté, pour l'ensemble des postes de dépenses essentiels analysés,
  • La diversité des situations de double pénalité de pauvreté, et la grande amplitude entre les impacts financiers qu'elle peut avoir pour les ménages touchés,
  • L’effet indéniable mais incomplet que peuvent avoir des mécanismes compensatoires (politiques publiques type APL, chèque énergie…) pour compenser une partie de ces effets.

Pour un ménage dont le profil de dépenses correspondrait aux dépenses moyennes constatées pour les ménages du premier décile de niveau de vie en France, la double pénalité, c’est-à-dire le montant estimé qu’ils paient en plus chaque année, s’élève aujourd’hui à environ 1500 euros par an, selon l’étude publiée par l’Action Tank Entreprise et Pauvreté et La Banque Postale. Si l’on considère les aides sociales auxquelles les ménages du premier décile peuvent accéder en moyenne, la double-pénalité annuelle retombe à 100€ environ.

La version de l’étude en téléchargement ci-dessus présente les principaux résultats de l’étude : il est possible d’accéder à une version plus complète de l’étude, détaillant notamment les modalités de calcul de la double pénalité de pauvreté, en formulant une demande à l’adresse mail suivante : contact@at-entreprise-pauvrete.org.

Couverture de l'étude sur la double pénalité pauvreté

Couverture de l'étude sur la double pénalité pauvreté.

Méthodologie de l’étude

L’étude porte sur 7 postes de dépenses de base (loyer, charges, santé, transports, crédits, assurances et communications) pour chacun desquels les facteurs à l’origine de la double peine de pauvreté ont été examinés**.

Pour illustrer le fonctionnement de ces mécanismes par des situations individuelles réelles et montrer comment la structure des dépenses d’un ménage peut causer la double peine de pauvreté dont il souffre, des persona ont été construits. Celles-ci associent plusieurs caractéristiques liées au niveau de revenu, à la nature des biens consommés, à l’accès aux aides éventuelles…

Ainsi, pour chaque poste de dépense :

  • Immobilier : alors que l’on estime que les ménages pauvres bénéficient de 0,7 pièce en moins que les foyers plus aisés, le surcoût des loyers des petites surfaces sont quant à eux supérieurs d’environ 13% au m2 sur le territoire. De plus, les dossiers des familles modestes étant moins solides, ils obtiennent les logements les moins qualitatifs du parc privé. Cette pénalité liée au logement est génératrice de facteurs d’inconforts pouvant impacter leur santé (entrainant des dépenses supplémentaires) mais pèse également sur les dépenses énergétiques de chauffage du ménage (13% de dépenses de gaz supplémentaires pour obtenir le même niveau de confort qu’un ménage vivant dans un espace bien isolé).
  • Transport : avec un accès compliqué à la propriété de véhicules neufs, les ménages modestes se tournent vers des véhicules d’occasion, consommant davantage de carburant (environ 17% supplémentaires) et nécessitant plus d’entretien (environ 121% de dépenses d’entretien additionnels).
  • Assurances : soumis à l'effet d'exclusion, les ménages pauvres s’installent dans des zones géographiques qui peuvent mener à une surprime d’environ 9% sur leur assurance.
  • Communication : l’utilisation des cartes prépayées, peu compétitives financièrement et des forfaits mobiles avec engagements susceptibles de mettre certains mois en difficultés les ménages les plus pauvres.
  • Santé : malgré des restes à charge inférieurs à ceux des ménages les plus aisés en comparaison des cotisations, les ménages pauvres consultent moins régulièrement leurs médecins. Ils sont nombreux à ne pas être couverts par une complémentaire santé, engendrant une explosion des coûts des soins.

L'étude complète sera disponible en téléchargement très prochainement.

* Pour le premier décile de niveau de vie (INSEE, Enquête Budget de famille)
** Etude menée par l’Action Tank Entreprise & Pauvreté, La Banque Postale et Boston Consulting Group. La double pénalité de pauvreté a été étudiée sur 7 postes de dépenses de base : logement - loyers, logement - charges, santé, transports, crédit, assurances, communications

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