Reprise retardée de la zone euro - L'Eco 360 d'avril 2021

Votre synthèse mensuelle de l'actualité économique et financière internationale et française proposée par le service études économiques de La Banque Postale.

  • #Etudes économiques
Lecture 2 min

Les principaux pays de la zone euro peinent à contrôler l’épidémie de Covid-19, suite à la diffusion de variants plus contagieux et plus agressifs et sous l’effet d’une certaine lenteur de la montée en puissance des campagnes de vaccination. Les gouvernements se trouvent donc contraints de prolonger les restrictions aux déplacements qui vont peser, au moins jusqu’à mi-mai sur l’activité économique. La reprise attendue s’en trouve différée. Point positif, l’industrie bénéficie toujours de la dynamique internationale.

Par ailleurs, si l’activité reste pénalisée par les contraintes sanitaires pour certains services, les enquêtes de conjoncture font apparaître une amélioration des perspectives qui s’appuie clairement sur l’espoir que la vaccination va permettre de normaliser les relations sociales dans les mois à venir. Si la BCE s’est montrée prête à étendre ses achats d’actifs pour conserver des conditions financières favorables, aucun signe de soutien budgétaire européen n’est perceptible, hormis les décisions nationales prises par les gouvernements lors des reconfinements partiels.

Les indicateurs de production et d’échanges internationaux donnent l’image d’une économie mondiale qui poursuit son redressement.

Outre-Atlantique, si l’activité a un peu faibli en février (contrecoup du coup de pouce au revenu des ménages en janvier, conditions climatiques atypiques), la dynamique de croissance américaine n’est nullement remise en question. Les projections de croissance sont ainsi nettement revues à la hausse pour cette année. Les contraintes sanitaires sont plus faibles qu’en Europe et le soutien de la politique budgétaire est très important. Forcément, les investisseurs s’interrogent si tout cela ne va pas conduire à une surchauffe de l’économie et donc à davantage d’inflation. Cela tire les taux longs américains à la hausse, même si la Fed ne montre pas de velléité de modifier son taux directeur.

En Chine, les contraintes de déplacement restaurées pour le Nouvel an s’étant estompées, la croissance reste forte. La demande chinoise constitue un soutien aux prix des matières premières même s’ils se sont stabilisés récemment. De leur côté, les entreprises japonaises paraissent bénéficier du rebond industriel mondial. 

Dans les pays émergents la situation économique et sanitaire reste contrastée. Le développement rapide de l’épidémie dans certains pays (Brésil) et la remontée des taux directeurs dans plusieurs pays (Brésil, Russie,Turquie) afin de soutenir leur monnaie pénalisée par la hausse des taux américains pourraient constituer un frein à la croissance.

Au total, les indicateurs de production et d’échanges internationaux donnent l’image d’une économie mondiale qui poursuit son redressement, la zone euro se trouvant un peu en décalage avec le reste du monde. Cela pèse un peu sur l’euro qui a tendu à s’affaiblir contre le dollar ces dernières semaines, sous l’effet notamment de l’élargissement de l’écart de taux d’intérêt entre les deux rives de l’Atlantique.